Lifestyle Design : construisez la vie dont vous rêvez
Définir ses objectifs
Nous voilà donc avec un nouveau modèle reposant sur l’équilibrage du temps investi dans nos activités en fonction de leur impact sur nos objectifs. La question suivante est donc naturellement : quels sont ces objectifs ?
Pour ceux qui ont déjà des idées, je vous invite à les écrire en commençant votre liste par la phrase « je veux un mix d’activités qui ensemble : » puis vous indiquez chaque élément en commençant par un verbe. À titre d’exemple, voici un extrait de ma liste :
« Je veux un mix d’activités qui ensemble :
Et ce ne sont là que quelques éléments parmi d’autres. L’idée est que cette formulation nous pousse à regarder notre vie dans son ensemble, tout en se rappelant qu’elle se compose d’une multitude d’éléments, qu’il n’est pas nécessaire de trouver un Saint Graal qui remplit tous nos besoins à lui seul, et enfin que peu importe si une activité ne couvre presque rien et une autre presque tout (ou qu’une activité prend énormément de temps et une autre pas du tout) tant qu’au final elles fonctionnent entre elles et couvrent tous les objectifs.
Notez au passage que certains objectifs (par exemple faire du doublage dans mon cas) sont aussi des activités et que d’autres sont le résultat d’activités.
Enfin, une liste n’est jamais gravée dans le marbre : nos envies et nos succès vont l’amener à évoluer. Pour cette raison je conseille au minimum une fois par an de passer ses objectifs en revue, de préciser ce qui s’est clarifié, supprimer ce qui n’est plus d’actualité, ajouter de nouveaux buts, etc. Personnellement je fais ça en janvier, alors que la nouvelle année commence.
Point-clé
Pourquoi l’Homme rêve-t-il de ce qui est lointain ? Pourquoi ne pas désirer de tout son cœur quelque chose qui nous est accessible ? Ma réponse (qui n’engage que moi) est que nos désirs sont là pour nous faire gagner en sagesse. Et ce n’est qu’en visant quelque chose de lointain, puis en avançant, en grandissant, en apprenant et en affrontant les dangers sur la route que l’on peut gagner cette sagesse.
Notez en revanche que la route, elle, passe toujours par ce qui nous est accessible (et qui s’étend à mesure que l’on progresse), mais l’objectif final doit être ce que l’on veut vraiment. C’est d’ailleurs souvent la raison première pour laquelle beaucoup ne vivent pas la vie de leurs rêves : enfants nous osons tous viser la lune, mais quelque part entre l’adolescence et la recherche d’un premier emploi on devient « réaliste », ce qui dans ce contexte signifie viser ce qui semble relativement facile d’accès. La cause en est souvent le manque d’encouragements, notre propre insécurité ou encore des obligations extérieures, et finalement toutes les difficultés auxquelles on se heurte et qui semblent fermer la porte donnant sur nos rêves. Du coup on se rabat sur les processus classiques ou les buts raisonnables, et l’on abandonne sa Voie.
Ne faites pas cette erreur ! Si vous ne savez pas comment atteindre vos objectifs, notez-les quand même (je traite ce cas de figure dans la partie suivante). Si vous ne pouvez pas travailler à la réalisation de vos objectifs comme vous comptiez le faire, notez-les quand même et gardez-les à l’esprit en attendant une opportunité de reprendre où vous vous étiez arrêté(e) ou de les atteindre autrement ! Bref : n’abandonnez pas une idée, même si vous ne pouvez pas agir dessus pour le moment.
Que faire quand nos objectifs ne sont pas évidents ?
La partie précédente n’est utile qu’à condition d’avoir quelque chose à lister ! Or, pour certains, c’est tout le problème : qu’est-ce que je veux dans la vie ? Et au fil des années j’ai trouvé trois grandes solutions à la question de la définition de nos objectifs de vie.
A. Lister ses objectifs n’est pas une obligation (en tout cas pour un temps)
Cela peut paraitre contre-intuitif et prend clairement le contre-pied de tout ce qu’on peut lire et entendre en matière de développement personnel, stratégie, leadership, etc. Et pourtant c’est exactement ce que j’ai compris en 2019 : alors que plus ou moins tous mes objectifs et tout mon style de vie s’effondraient au printemps, je me souviens être allé camper avec un ami et lui dire que je me trouvais maintenant à un croisement, avec un nombre énorme de chemins qui s’ouvraient devant moi, mais en étant incapable de choisir lequel emprunter puisque je ne savais plus où je voulais aller. J’avais plus ou moins effacé ma liste d’objectifs et je me contentais de faire tourner mon entreprise pour assurer un revenu, en plus de mon association car elle me permettait de voir du monde, m’aidait à aller bien et moralement je ne pouvais pas juste les laisser tomber soudainement.
Si l’on se fie à ce qu’on nous répète en permanence, une telle situation n’aurait jamais dû mener à rien (du moins pas tant que j’étais incapable de m’assoir et de lister à nouveau mes objectifs). Pourtant, sans liste d’objectifs à poursuivre, je me suis quand même retrouvé à démarrer une nouvelle vie au Japon une dizaine de mois plus tard, après avoir passé l’été et l’automne 2019 à voyager entre l’Amérique du Nord, le Japon, ma ville natale en France, et avoir traversé l’Europe en voiture de la Suède vers la France et inversement, en rendant visite à des connaissances sur la route.
Autre exemple : je n’ai jamais consciemment cherché à établir le modèle présenté dans le chapitre précédent. Si vous écoutez le TEDx Talk, vous comprendrez que je n’ai fait que suivre ce qui me parlait, et c’est en m’arrêtant au printemps 2018 et en regardant ce que cela m’avait amené à créer que j’ai soudain réalisé que j’avais trouvé ce nouveau modèle de Lifestyle Design qui me convenait (alors que je ne savais même pas que je le cherchais ! J’étais trop occupé à essayer de trouver UNE activité me permettant de couvrir tous mes objectifs).
Pour comprendre ce dont je parle, imaginez une construction en LEGO où vous suivez chaque étape du manuel mais sans savoir à quoi va ressembler le résultat, jusqu’à ce qu’il soit terminé. Car en vérité même si notre esprit est incapable de lister ce que l’on veut, nos émotions, elles, le savent. Il ne s’agit donc ni de rester à se tourner les pouces, ni de se forcer à mettre quelque chose sur le papier, mais bien d’écouter nos envies.
Dans mon cas, si je reviens aux mois qui ont mené à mon déménagement pour le Japon, ils ont été comme une chasse au trésor, avec une découverte au coup par coup de ce dont j’avais envie : d’abord de quitter mon appartement pour aller voir mes amis au nord de la Suède. De là l’envie de retourner dans ma ville natale mais aussi de rendre visite à des vieux amis, et après les avoir contactés par e-mail il est devenu évident que cela allait me mener en Amérique du Nord. Pendant que je préparais ce voyage, le besoin de retourner voir les gens rencontrés au Japon au printemps, pour voir si la vie là-bas serait une option. Et puis l’opportunité qui s’est présentée de donner un TEDx Talk qui tombait parfaitement entre ces deux gros voyages et me donnait l’excuse parfaite pour mon excursion à travers l’Europe en voiture (là aussi pour voir de vieux amis, mais aussi de la famille et même des contacts professionnels).
Ce n’est finalement qu’au retour du Japon que je suis repassé sur une manière de faire « standard » : à ce moment j’avais la certitude de vouloir emménager là-bas et j’ai donc pu ajouter cela à ma liste d’objectifs et faire les démarches et préparations nécessaires entre janvier et février (tout en équilibrant les autres activités de mon puzzle bien sûr). Mais comme indiqué plus haut avec l’exemple de la découverte de mon modèle de Lifestyle Design, repasser sur un processus « standard » n’est pas non plus une obligation pour tout de même atteindre ce que l’on cherche.
Ainsi, les listes d’objectifs que nous créons ne sont que la formulation consciente, avec des mots, de nos désirs et émotions. Cette conclusion est incroyablement importante et je me permets donc de la répéter :
Nos listes d’objectifs ne sont que la formulation consciente et structurée de nos désirs.
Cela signifie qu’on ne les choisit pas : on se contente d’écouter nos tripes. Et ce n’est pas parce que tout est confus dans notre tête et qu’il nous est impossible de reconnaitre ces désirs qu’ils ont disparu. Simplement on se retrouve à suivre des étapes (ces envies irrépressibles de faire X) à l’aveuglette. Parfois on finit par deviner en cours de route où tout cela mène (et on repasse sur un modèle standard d’objectifs listés vers lesquels se rendre), et parfois il faut attendre d’être arrivé à destination pour comprendre ce que l’on cherchait à atteindre.
Bien sûr, pouvoir établir une liste aide à clarifier ce que l’on cherche (pour soi-même et pour les autres), à structurer et à évaluer les options qui se présentent à nous, et cela simplifie le travail de création du puzzle si central du modèle présenté dans le chapitre précédent (car il est plus facile d’identifier l’utilité de nos activités une fois les objectifs clarifiés). L’idée est donc de garder les yeux ouverts pour essayer de deviner où l’on se dirige tout en se souvenant de ne jamais s’enfermer dans cette liste et de ne pas paniquer si elle est vide, car notre cœur, lui, sait où nous allons.
Pour moi qui traditionnellement voyais ma vie comme quelque chose que je devais définir et mettre en place, et qui n’avait aucune chance d’aller où je voulais sans mon intervention, cette réalisation a été extrêmement importante et libératrice.
B. Utiliser la visualisation
On peut donc trouver nos objectifs au fur et à mesure que l’on parcourt la route ou même après les avoir atteints. C’est certes moins évident qu’être capable de les lister en amont et cela complexifie le travail de création de notre puzzle (comme nous allons voir dans le chapitre suivant), mais ça ne remet pas en question notre capacité à les atteindre et donc à créer la vie de nos rêves.
Toutefois avant de comprendre ça, j’avais trouvé une méthode me permettant de découvrir au moins en partie ce à quoi j’aspirais, et il s’agissait de la visualisation. L’idée est simple : prenez le temps d’imaginer et de décrire en quelques phrases des scènes que vous souhaiteriez vivre. Peu importe leur faisabilité : laissez libre court à votre imagination. Utilisez de la musique si cela vous aide à rêver. Pensez à des voyages, à des activités professionnelles, à des rencontres, à des choses que vous pourriez expérimenter/créer/avoir, à la personne que vous voudriez être dans diverses situations, etc. Et n’oubliez pas de décrire tout ça brièvement.
Une fois que vous êtes à court d’inspiration, relisez vos notes, rassemblez celles qui semblent similaires et extrayez les grands thèmes. D’expérience, la plupart de ce que l’on imagine tourne en fait autour de quelques grandes idées principales. Par exemple à l’époque où j’ai fait cet exercice, j’avais plusieurs scènes qui tournaient autour de la variété de mes activités et d’autres autour de l’image d’une famille et d’une base stable. Donc même si chaque scène décrite était unique, deux des thèmes récurrents étaient clairs : je cherchais une vie fondée sur une multitude d’activités ainsi qu’un foyer duquel partir et vers lequel revenir.
Enfin, répartissez ces grands thèmes entre ce qui vous attire à l’heure actuelle et ce qui touche plus au long-terme, et terminez en reformulant la partie immédiate pour qu’elle devienne une liste d’objectifs à atteindre.
Au passage, il est tout à fait acceptable de lister ce que l’on sait d’un objectif sans pour autant parvenir à clairement le définir ou le résumer en une phrase, et même d’indiquer les questions que l’on se pose ou bien ce qui est incertain, puis de compléter/affiner à mesure que le temps passe et que l’on trouve des réponses. J’avais par exemple un objectif « style de vie » où j’avais indiqué le besoin de voyages et de variété dans mes activités, tout en précisant que je ne voyais pas clairement ce que j’entendais par « voyages » : fréquence ? Durée ? Où ? Avec qui ? Pour quelles raisons ? Habiter à l’étranger, voyages touristiques et voyages commerciaux étaient par exemple trois options qui collaient à la description « voyage », sans que je puisse décider ce que je visais réellement.
C. Commencer par ce qui ne va pas
J’ai une dernière méthode à proposer qui m’a aidé à une période où j’étais perdu et en colère contre beaucoup de choses, et qui j’espère pourra convenir à ceux qui n’ont pas la sérénité suffisante pour visualiser des choses positives sur leur avenir ou pour avancer à l’aveuglette en attendant que leurs objectifs se fassent plus clair.
Prenez une feuille de papier et laissez libre court à votre frustration, colère, désespoir et ainsi de suite, en notant tout ce qui ne va pas. Plaignez-vous, parlez des gens qui vous énervent, de vos désirs qui semblent irréalisables, des culs-de-sac dans lesquels vous vous trouvez, des échecs qui s’accumulent, etc.
Cela va, dans un premier temps, permettre d’évacuer toutes ces émotions négatives plutôt que de les refouler ou de les rejeter sur quelqu’un d’autre. Et je conseille d’ailleurs bien l’utilisation de papier/stylo plutôt que de l’ordinateur car je trouve que le mouvement du poignet, la possibilité de raturer, rayer, faire des grands traits, des dessins, etc. Et le fait que tout est ensuite couché sur le papier et indélébile aide énormément dans ce processus.
Ensuite, quelque temps plus tard, à tête reposée cette fois, passez ces notes en revue et extrayez-en les grands thèmes : est-ce que vous parlez beaucoup d’une personne ou d’une situation problématique ? Est-ce que vous imaginez sans cesse un avenir sans X ? Est-ce que vous doutez de vos compétences ? Etc. Et vous aurez ainsi une image de ce qui vous manque, de ce qui vous blesse, et à travers elle une idée de ce que vous désirez. Car souvenez-vous de toujours formuler vos objectifs comme quelque chose que vous désirez, et non comme quelque chose à éviter.
Cet exercice a donc pour but de trouver ce que vous souhaitez faire, être, expérimenter et ainsi de suite en vous attardant d’abord sur l’impact émotionnel négatif de leur absence. Mais à aucun moment il ne faut s’arrêter à la liste de ce qui ne va pas.
L’objectif que nous avons (presque) tous en commun
Vous avez donc pu lister vos objectifs sur le modèle « je veux un mix d’activités qui ensemble : » ou bien vous comptez utiliser une ou plusieurs des méthodes présentées précédemment pour avancer sans objectifs clairs. Il m’est malheureusement difficile de vous aider plus avant sur le sujet puisque les objectifs de chacun sont uniques et personnels SAUF l’un d’entre eux commun à plus ou moins n’importe qui vivant dans une société de consommation. Vous l’aurez deviné, je parle du nerf de la guerre : générer un revenu. Et parce qu’il est commun à nombre d’entre nous je peux donner quelques tuyaux sur le sujet !
Avertissement
A. Étapes pour définir le niveau de revenus à viser
J’ai divisé le processus de définition d’un revenu en quatre grandes étapes :
Commencez par définir votre revenu minimum de survie : tant qu’il n’est pas atteint, le reste n’a pas d’importance car on ne peut pas s’occuper de ses autres objectifs si l’on n’a pas un revenu stable et suffisant sur lequel bâtir le reste.
Pour le définir, il suffit d’estimer vos dépenses minimum absolues : nourriture, vêtements, logement, transport peut-être, etc.
Une fois le revenu minimum dépassé, nous arrivons à l’étape 2. Pour un employé cela se fera sûrement dès qu’il aura trouvé un emploi (les difficultés tenant plus du temps disponible, j’y reviens), tandis qu’une personne à son compte risque de devoir travailler à accroitre son revenu.
Dans tous les cas il est peu probable que la ou les activités qui génèrent ce revenu couvrent aussi tous vos autres objectifs. Donc une fois ce revenu minimum dépassé, il est temps d’ajouter dans votre vie les activités qui couvrent les objectifs restants et d’ainsi créer votre puzzle personnel.
Tant que vous avez du temps libre, vous pouvez soit l’investir dans ces activités additionnelles, soit accroitre le temps passé à générer un revenu pour le maintenir au-dessus du minimum. Si par contre vous vous retrouvez à descendre en-dessous de ce minimum au cours du processus, ou que vous ne parvenez pas à ajouter toutes les activités nécessaires sans passer cette limite basse (ce qui revient au même), alors vous allez devoir ajuster les activités de votre puzzle, ce qui se traduit souvent par des changements d’activités, la plupart d’entre elles étant trop rigides pour être modifiées. Et vous avez pour ça deux options, qui peuvent être combinées ou non :
Notez au passage que certaines activités ajoutées lors de cette phase auront un cout financier qu’il va aussi falloir couvrir, en plus des dépenses minimum déjà évaluées. Donc le revenu à ce stade doit couvrir le puzzle dans son ensemble et plus uniquement le minimum absolu.
Note
À l’inverse, mettre d’abord en place ce revenu confortable sans prendre en compte nos autres activités (ce qui se produit souvent lorsqu’un employé trouve un premier travail ou change de ville/pays et donc de rythme de vie) va pousser à essayer de tout faire rentrer sur le temps restant, ce qui n’est pas toujours possible. En gros, les activités génératrices de revenu définissent les critères pour les autres activités.
Vous avez maintenant un premier puzzle : toutes les activités sont là et le revenu généré est supérieur ou égal au minimum nécessaire pour les soutenir. La prochaine étape consiste à calculer un revenu « vie typique », en estimant vos dépenses sur 6 mois ou un an, basées sur la vie que vous aimeriez vivre (sur une durée plus longue l’exercice devient difficile et trop théorique, même s’il faut aussi inclure des objectifs long-terme comme l’achat d’un logement).
On peut par exemple prendre en compte des objectifs futurs dont les activités ne font pas encore partie de notre puzzle mais qui auront un cout, des activités plus couteuses que l’on aimerait rajouter car plus efficaces pour atteindre un objectif donné, des activités qui n’ont d’autre but que de nous détendre et que nous n’avions pas jusque-là (un voyage, des sorties, etc.).
Note
Pourtant, quand j’ai moi-même fait l’exercice, je me suis rendu compte que ces excès n’avaient pas leur place. Pas parce que je me les interdisais, mais parce que je n’en voyais pas l’utilité. Par exemple voyager prend du temps et au-delà d’un certain point j’ai des choses plus intéressantes à faire. Et si vous effectuez cet exercice une fois votre puzzle initial en place (comme conseillé), alors vos envies vont être très spécifiques et véritablement liées à ce que vous désirez plutôt qu’à ce qui fait briller les yeux, puisqu’à ce moment vous aurez déjà une vie qui vous convient (à base d’activités menant à vos objectifs). Avant ça, que ce soit l’étape de revenus minimums à faire grossir ou d’ajout des différentes activités pour essayer de les faire marcher ensemble, il y a trop de facteurs qui influencent nos aspirations et empêchent de véritablement imaginer la vie que l’on souhaite.
Je ne sais pas si ce sera le cas pour tout le monde donc n’hésitez pas à partager vos retours si vous jouez le jeu. Cela dit il me semble me souvenir avoir entendu dire qu’il y avait un montant (de l’ordre des 5000€ à 7000€ par mois je crois pour un pays développé) considéré en moyenne comme maximisant notre capacité à construire la vie de notre choix. En-dessous de cette somme, tout euro additionnel gagné a un impact profond sur notre capacité à vivre la vie que nous envisageons. Au-dessus de ce montant, la valeur de chaque euro additionnel en termes de ressources pour construire cette vie diminue.
Cela soulève d’ailleurs une théorie comme quoi la majorité des acquisitions faites avec des gros revenus sont soit inutiles (tromper l’ennui, compenser des insécurités…), soit s’inscrivent dans une logique d’expérimentation, de « c’est fun, pourquoi pas ! » (qui n’a pas envie de dormir une nuit dans un hôtel de luxe, juste pour voir ? De déguster un incroyable repas ? De conduire une voiture de sport ?), plutôt que comme éléments de la vie de nos rêves. D’ailleurs je serais prêt à parier que ce qui fait rêver la majorité des gens qui imaginent que de gros revenus changeraient leur vie c’est en vérité le temps libre qu’ils y associent et la possibilité de l’investir dans ce qu’ils veulent. Et c’est justement ce dont parle cet article !
Une fois ce nouveau montant estimé, il se peut que vous l’ayez déjà atteint : tant mieux ! Vous pouvez simplement le garder dans un coin de votre tête comme référence le jour où vos activités doivent être modifiées, car il vous indique la part de votre revenu qui doit toujours être maintenue. Et de là vous pouvez facilement calculer la part qui, au contraire, peut être réduite pour libérer du temps sans véritable conséquence sur ce qui vous importe.
En revanche si vous n’êtes pas encore à ce montant, alors il va falloir modifier votre puzzle de manière plus ou moins profonde pour l’atteindre, et pour ce faire vous avez les mêmes options qu’à l’étape 2.
Note
C’est le clash avec les autres activités qui indique à quel moment il faut limiter le temps investi dans les activités génératrices d’argent. À ce moment il suffit de voir combien on gagne : tout ce qui est au-dessus du revenu « vie typique », c’est bonus !
B. La nécessité des activités « noyaux«
Jusque-là nous avons uniquement parlé du montant à générer et de la capacité à combiner toutes les activités en un puzzle satisfaisant, et c’est d’ailleurs l’essentiel pour vivre la vie de ses rêves.
Toutefois l’objectif de génération d’un revenu est un peu différent des autres car il est le seul qui est incompressible : là où les autres peuvent être mis en pause, modifiés ou même supprimés, nous auront toujours besoin de générer au moins le revenu minimum de survie. Et donc les activités liées feront toujours partie de notre vie.
Cela a deux conséquences majeures : avoir un revenu fiable est essentiel pour construire sa vie (donc plus il est sécurisé, mieux c’est), et avoir un revenu flexible permet de librement créer son puzzle au lieu de se trainer un béhémoth qui restreint nos options pour tout le reste. Donc moins cette création de revenus impose de restrictions en termes de lieux et d’horaires, mieux c’est.
Certains résolvent cette équation en s’assurant d’avoir un profil attractif pour les recruteurs : s’ils perdent leur travail et donc leur revenu, ils peuvent en trouver un autre (sécurité), et s’ils changent leur vie au point que leurs horaires et le lieu de travail ne fonctionnent plus, ils peuvent en trouver un autre qui correspond aux nouveaux critères (flexibilité). D’autres sont capables de monter différentes entreprises pour atteindre les mêmes résultats, et il existe certainement encore d’autres solutions.
Pour ma part, j’utilise des activités que j’appelle « noyau » (car elles sont au centre de mon puzzle et garantissent son existence) : elles sont extrêmement flexibles en termes d’horaires et de lieu et génèrent un revenu (et si elles ne font que ça ce n’est pas un problème). Ainsi, quel que soit l’impact sur mes horaires et lieu de vie de modifications que j’apporte à mon puzzle, ces activités et les revenus associés ne bougent pas : pas besoin de chercher sans cesse de nouvelles activités génératrices de revenus pour coller aux autres modifications apportées au puzzle. En outre, elles contribuent à sécuriser mes finances en multipliant mes sources de revenus puisqu’elles peuvent tout à fait se combiner entre elles et/ou avec des activités génératrices de revenu plus restrictives (qui elles, par contre, disparaitront sûrement en cas de modifications importantes dans mon puzzle).
En termes de montant, pour être véritablement utiles ces activités noyaux doivent générer au moins le revenu minimum de survie. Mieux si l’on atteint le niveau « vie typique » ou plus, mais juste une portion de celui-ci est déjà mieux que rien. Et plus notre vie est stable, plus ce pourcentage peut être faible puisque les autres activités (restrictives) qui permettent d’atteindre le revenu visé ne bougent pas. À l’inverse, plus notre vie est chaotique et plus ce pourcentage doit être élevé, car les autres activités moins flexibles risquent de disparaitre.
Si tout cela semble trop théorique, voici concrètement mon organisation actuelle : mon activité noyau est mon activité d’assistance multimédia, qui elle-même se divise entre plusieurs sources de revenus (voix off, conseil, traduction, sous-titrage…). Je me suis arrangé pour pouvoir travailler sur les projets de ce type depuis n’importe où et n’importe quand. Ainsi, même au moment de quitter la Suède pour le Japon et donc de supprimer la majorité de mes activités en plus d’apporter des changements notables à mes objectifs, mon revenu (qui est donc un objectif qui ne bouge pas) était garanti.
Il est vrai que j’ajoute de temps en temps par-dessus d’autres activités génératrices de revenus (ou sources de revenus au sein d’une même activité) qui elles, par contre, sont dépendantes du lieu et/ou avec des horaires fixes (comme être acteur à l’écran). Parfois parce qu’elles m’apportent des choses utiles (des contacts par exemple), parfois simplement pour accroitre mon revenu. Mais parce que mes activités noyaux génèrent un revenu suffisant pour supporter mon puzzle (et je travaille dur à les amener au niveau de revenu « vie typique » !), je peux organiser ma vie comme je veux, y compris supprimer ces activités bonus dépendantes du lieu et/ou avec des horaires fixes.
Note
Notez cependant que réduire au maximum le temps passé sur une activité noyau, comme ce que prône l’ouvrage, n’a de sens que si cette activité ne fait QUE générer un revenu (et c’est effectivement le type d’activités dont il parle). Si, a contrario, elle couvre d’autres objectifs (ou même est un objectif en soi, comme le doublage pour moi par exemple), alors c’est l’intérêt ressenti et le reste du puzzle qui définissent le temps à y allouer.
Personnellement je me limite donc à conseiller à chacun la présence d’au moins une activité noyau dans leur puzzle (comprenant plusieurs sources de revenus si possible), pour la sécurité et la flexibilité qu’elle représente. À vous de voir le temps à investir dedans.