Conseils,  Livre / Ecriture

10 conseils pour écrire un roman

8.
Suivez l’inspiration du moment

Vous aurez remarqué que jusque-là, j’ai insisté sur la nécessité de s’organiser et de planifier (préparer des dossiers, la chronologie, réfléchir à l’avance aux illogismes potentiels…) ; parlons maintenant un peu de spontanéité.

Si vous écrivez l’histoire qui vous tient à cœur, il y a de fortes chances que de nouvelles idées arrivent durant la rédaction, alors que vous êtes véritablement plongé(e) dans l’univers que vous créez. On devient en quelque sorte à la fois lecteur et écrivain : on découvre l’histoire que l’on écrit soi-même (c’est un sentiment difficile à expliquer, mieux vaut vous laisser l’expérimenter).

Durant ces phases où l’inspiration afflue, et qui sont aussi bien souvent des passages de transition sans évènement particulier (sinon la scène est déjà claire et définie et il n’y a pas de place pour l’imprévu), il arrive que l’on se surprenne à écrire quelque chose de spontané : un nouveau personnage qui apparait soudain, une scène qui évolue de manière inattendue…

Cela vous semble étrange ? Après tout en tant qu’auteur(e), ne sommes-nous pas supposés maitriser le récit ? Sans doute, et pourtant…

Ce qui importe cependant, c’est de savoir si l’on devrait garder ces nouveaux éléments ou s’en tenir à ce qui était prévu. En général je conseille de conserver ces créations spontanées, notamment parce que je crois que lorsque l’on écrit l’histoire qui nous tient à cœur, l’inspiration (peu importe sa source) ne peut qu’enrichir le récit. Ainsi il n’est pas rare de découvrir que tel évènement imprévu donne finalement de la profondeur à l’histoire, ou que tel personnage créé spontanément peut être réutilisé plus tard, etc.

Cela dit ce conseil n’empêche en rien l’application des précédents, et notamment faire attention à la cohérence du récit : il est bien rare qu’un nouvel élément n’ait aucun impact sur le reste de l’histoire. Et parfois il faut aussi savoir reconnaitre que l’idée était tout simplement mauvaise et ne fait par exemple que compliquer inutilement le récit, et donc s’en débarrasser (même si l’on ne s’en rend compte qu’une fois l’aventure écrite dans son intégralité).

Dans le cas des « Chroniques de Galadria », j’ai en tête l’exemple des personnages de Tyv et Paeh, que l’on rencontre assez tôt dans le volume 2 et qui n’avaient absolument jamais été prévus dans l’histoire que j’avais en tête. Ils sont apparus de leur propre chef pourrait-on dire ! Mais grâce à ces deux protagonistes j’ai pu, dans le volume 6, renforcer de manière drastique une atmosphère que j’avais très tôt l’intention d’installer, et qui finalement aurait été beaucoup plus difficile à créer sans eux.

Plongez donc dans votre histoire lorsque vous écrivez, laissez-la vous guider lorsque nécessaire et en règle générale conservez tout ce qui nait de cette relation. Ensuite, appliquez les conseils précédents pour, principalement, maintenir un récit crédible, et soyez honnêtes avec vous-même pour supprimer ce qui finalement n’a pas sa place dans l’histoire.

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