10 conseils pour écrire un roman
10.
Oubliez la motivation : place à la volonté et à la discipline
De mon point de vue, vous n’arriverez jamais au bout de votre livre si vous basez vos actions sur la présence ou l’absence de motivation. Et j’irais même jusqu’à dire que l’on n’arrive jamais au bout de n’importe quel projet d’envergure de cette manière. Pourquoi ? Parce que la motivation va disparaitre après une semaine, un mois, un an (tout dépend des personnes, mais elle va disparaitre), et ce sont la volonté et la discipline qui vous permettront d’arriver au bout.
Je reprendrai ici les propos de Dan Millman lorsqu’il parle d’arrêter de fumer, de combattre une phobie et de tout autre situation qui semble a priori perdue d’avance (et c’est bien le sentiment que l’on peut avoir quand on se retrouve au milieu du récit et que l’on réalise qu’il reste des mois et des mois d’écriture…) : elle se résume en fait à une succession de petits choix, tels qu’allumer ou non cette cigarette, s’approcher ou non du bord alors qu’on a le vertige, s’assoir ou non pour écrire une page de son livre… Et c’est ce même petit choix qui revient encore et encore jusqu’au jour où l’on a tout à coup arrêté de fumer/vaincu sa peur/terminé son livre.
Écrire tout un roman peut paraitre décourageant une fois la motivation des premiers instants retombée, et notamment lors de certains passages de transition pas forcément très intéressants mais nécessaires pour lier l’histoire. Mais est-ce en revanche vraiment si difficile d’écrire une page par jour ? En tant qu’auteur(e), ce simple choix va se poser constamment : écrire ou faire autre chose, et la tentation pour faire autre chose sera grande, notamment parce que les conséquences de ce choix ne sont pas immédiatement apparentes (« si je n’écris pas aujourd’hui, quelle différence ? »). Mais pour un projet d’envergure, c’est bel et bien ce petit choix, répété de nombreuses fois, qui compte.
Comprenez bien que sans cette discipline, les 9 conseils précédents ne valent rien : un livre est, à la base, une énorme quantité de texte, et le processus est long, tout simplement. Et puis existe-t-il quoi que ce soit de valeur en ce monde qui ne demande pas de temps ?
Dans mon cas, si la rédaction des « Chroniques de Galadria » a pris sept ans, c’est parce qu’il s’est écoulé quatre ans entre l’écriture des 15 premiers chapitres (réalisés en quelques semaines) et la suite (qui elle-même a pris trois ans de rédaction ininterrompue, à environ une page par jour) : quatre années pendant lesquelles j’ai gardé l’histoire et les personnages en tête, j’ai accumulé les idées et trouvé l’inspiration, mais sans me mettre sérieusement à l’écriture.
D’un autre côté, ce ne fut pas une mauvaise chose puisque la différence de niveau d’écriture entre un enfant de 13 ans et un adolescent de 17 (jusqu’à devenir jeune adulte de 20 ans) est énorme, et le récit a donc gagné en fluidité et maturité.
Bref, définissez un minimum journalier de pages à rédiger et quand arrive le moment de choisir, choisissez simplement d’écrire, à chaque fois : vous arriverez au bout.