Conseils,  Livre / Ecriture

10 conseils pour écrire un roman

Introduction

Pour fêter la sortie du premier volume de mon livre « Chroniques de Galadria » en anglais (sous le nom « Chronicles of Galadria I – The Other World »), j’ai décidé d’écrire un article visant à parler un peu de l’aventure que représente la rédaction d’un roman et à partager quelques conseils tirés de mon expérience d’auteur.

J’espère que cela aidera ceux qui aimeraient se lancer, que d’autres auteurs en profiteront pour partager leur expérience et donner leur avis, et peut-être que certains lecteurs curieux d’en apprendre plus sur l’envers du décor y trouveront aussi leur compte.

A quoi penser avant de commencer ? Pièges à éviter ? Méthodes et techniques pour se simplifier la vie ? Si ces questions vous interpellent, lisez ce qui suit…

Écrire un livre : une aventure en soi

La relation entre l’auteur(e) et son livre

La grande majorité des auteurs sont des lecteurs. Cependant seule une minorité de lecteurs est également auteur(e). Voyons donc un peu la relation qu’ont ces deux catégories de gens vis-à-vis d’un livre :

Lecteur : curiosité, découverte de l’histoire et des personnages, surprise, rythme soutenu (peut tout lire très vite ou prendre son temps mais toute l’histoire est disponible et il suffit de se plonger dedans), peut se détendre à travers la lecture et/ou choisir de réfléchir et creuser plus.
Auteur(e) : connait déjà toute l’histoire, pas de découverte ou de surprise, rythme lent car processus d’écriture souvent long et parfois rébarbatif, besoin de planifier, de s’organiser, de vérifier (donc pas vraiment de place pour la détente).

Bref, les auteurs créent et les lecteurs consomment, et présentés comme ci-dessus, les attraits du travail d’écrivain ne sont peut-être pas évidents… Et pourtant !

Prenons par exemple l’attachement et la connexion que l’auteur(e) peut avoir avec ses personnages. Si les lecteurs se sentent proches d’eux après quelques heures de lecture, imaginez la relation de l’auteur(e) après plusieurs mois/années !

Ou bien parlons de l’absence de surprise dans le scénario : même si effectivement l’écrivain en connait tous les tenants et aboutissants, chaque scène est vécue intensément lors de sa rédaction, d’autant plus parce que c’est un processus long (lire une scène touchante ira beaucoup plus vite que de la rédiger, et l’impact émotionnel est pour moi directement lié au temps passé sur cette scène).

Un dernier exemple ? L’immersion dans l’univers créé : les lecteurs sont limités au livre ou à la série de livres qu’ils tiennent entre les mains. Cela signifie plonger dans l’aventure en ouvrant le livre et en ressortir en refermant la couverture, là où l’auteur(e) bien souvent vit son histoire et son univers en permanence, tout en essayant de ne pas perdre pied avec la réalité. De même, pour les lecteurs le monde fictif est limité à l’histoire qu’ils lisent, là où l’auteur(e) peut imaginer ce qu’il ou elle veut (ce qui explique pourquoi les fans sont si friands de suites : l’univers s’agrandit, on retrouve les personnages que l’on aime, l’aventure continue…).

Personnellement je me souviens de ces soirées à l’atmosphère toute particulière, seul dans ma chambre devant l’ordinateur, à la lumière d’une lampe de chevet, où je m’apprêtais à quitter la Terre pour retrouver Galadria et ses protagonistes…

Un livre est donc bel et bien une aventure pour son auteur(e), même si c’est surtout le processus d’écriture qui rend les choses excitantes. Et ce même livre est une aventure pour ses lecteurs de par l’histoire et le voyage qu’il propose.

Un premier livre souvent personnel

On dit souvent que le premier livre, ou la première série, que l’on écrit est assez personnel. Logique, non ? Après tout pourquoi se lance-t-on ?

À vous qui lisez ces lignes et qui voudriez écrire : savez-vous pourquoi ?

De mon point de vue, souvent parce que l’on a quelque chose à dire, à partager. Et cela donne un caractère authentique au produit fini. Caractère que l’on perd peut-être un peu dans les ouvrages qui suivent, alors que le processus devient plus automatique, plus structuré, que des habitudes se forment (mais qui donnent aussi souvent lieu à des livres de meilleure qualité : mieux écrits, plus profonds, histoire mieux racontée, style plus fluide et agréable à lire).

Le premier livre est donc plus encore une aventure pour son auteur que les suivants.

Une aventure oui, mais pas un chemin de croix !

Même si l’on cherche à conserver l’aspect authentique mentionné précédemment, il est important d’avoir quelques outils et bonnes pratiques qui éviteront une accumulation de problèmes qui finiraient par occulter toute la partie intéressante de l’aventure. Ils peuvent même conduire à un gaspillage d’énergie (réécrire des passages entiers, devoir ajouter ou enlever du contenu…), à un résultat final inutilisable (conséquence inéluctable pour ceux qui ne se sentent pas de retravailler tout ce qui doit l’être) ou, dans le pire des cas, à l’abandon pur et simple du projet.

Voici donc une série de 10 conseils tirés de mon expérience, accumulée lors des 7 années nécessaires à la rédaction des « Chroniques de Galadria » : certains que j’ai appliqués naturellement dès le début, et d’autres que j’ai appris à la dur, en commettant des erreurs. J’espère qu’ils vous aideront à faire de la rédaction de votre livre une belle aventure !

Avertissement
J’ai décidé de ne pas parler ici de techniques d’écriture (comment décrire un lieu, un personnage, comme rédiger un dialogue agréable à lire, etc.). D’une part parce que je n’ai aucune formation dans le domaine et donc je ne pense pas être en mesure de donner des conseils, et d’autre part parce que de mon point de vue c’est un peu ce qui fait le style de l’auteur(e), et donc il n’y a pas de bien et de mauvais.

Personnellement, j’avais choisi de limiter mes descriptions au minimum par exemple : juste de quoi donner une image générale au lecteur. Pour un personnage : couleur et taille des cheveux, couleur des yeux et une ou deux spécificités de l’anatomie comme la corpulence ou la forme du visage. Pour un lieu, simplement son type (forêt, plaine…) et un ou deux points d’intérêt. Bien sûr si certains éléments étaient nécessaires à l’histoire, ils étaient inclus (arbres espacés donc difficile de se cacher, cicatrice sur un personnage qui va raconter comment il l’a reçue…). En revanche je me suis souvent attardé sur les couleurs, notamment lors du crépuscule.

Un autre exemple : pour les dialogues, j’ai presque toujours indiqué qui parlait et comment (par exemple : « s’exclama X » ou « murmura Y »). Et lors de longs échanges entre les personnages, j’ai cherché à interrompre régulièrement le flot de paroles en ajoutant des petites descriptions visant à laisser souffler le lecteur (par exemple : « X réfléchit un moment avant de répondre » ou « Y se passa la main dans les cheveux puis dit »).

Les 10 conseils qui suivent s’attardent donc sur (dans l’ordre) :
• L’attitude à avoir avant de commencer vis-à-vis du livre que vous vous apprêtez à écrire
• L’organisation du projet, pour ne pas se laisser déborder par la masse de contenu que vous allez créer
• Les outils qui vous aideront dans le processus de rédaction
• Comment arriver au bout de l’histoire, malgré le l’investissement en temps nécessaire

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